Le rapport Belmont indique que « le respect des personnes intègre au moins deux convictions éthiques: premièrement, que les individus devraient être traités comme des agents autonomes, et deuxièmement, que les personnes ayant une autonomie réduite ont droit à une protection. Le principe du respect des personnes se divise donc en deux exigences morales distinctes: l’exigence de reconnaître l’autonomie et l’exigence de protéger ceux qui ont une autonomie réduite., »Le rapport Belmont poursuit en décrivant une personne autonome comme » une personne capable de délibérer sur des objectifs personnels et d’agir sous la direction d’une telle délibération. »Respecter l’autonomie d’un individu, c’est permettre à un individu de développer des opinions, de faire des choix et d’agir à sa guise, sauf si ses actions sont clairement préjudiciables aux autres. Les enquêteurs ne peuvent pas toucher ou examiner des sujets ou interférer dans leur vie de quelque manière que ce soit à moins qu’ils n’acceptent ou ne consentent à l’examen ou à l’ingérence. Les actions des enquêteurs doivent reconnaître et affirmer l’autonomie des sujets., Le manque de respect est démontré lorsque les jugements pris en considération d’une personne sont rejetés, que sa capacité d’agir en fonction de ses jugements est refusée ou que l’information qui est nécessaire pour porter un jugement réfléchi et réfléchi n’est pas divulguée lorsqu’il n’y a aucune raison impérieuse de le faire.
Tous les êtres humains ne sont pas capables d’agir de manière autonome. La capacité de fixer des objectifs personnels, de développer des opinions et de faire des choix peut parfois être compromise dans la vie d’une personne et, dans le cas des enfants, ne se développe qu’avec le temps., Dans d’autres cas, des personnes (comme les malades graves ou en phase terminale, les handicapés mentaux et les détenus) peuvent perdre la capacité d’agir de manière autonome partiellement ou complètement, ou pour une période de temps. Le Respect de ces personnes, tel que défini par le rapport Belmont, exige que ces personnes vulnérables se voient offrir des protections spéciales pendant cette période où elles ne peuvent pas agir de manière autonome. Offrir des protections spéciales pour les personnes vulnérables est également un accent majeur du principe de justice qui est discuté plus loin dans ce module., Le principe de justice exige que les personnes vulnérables bénéficient de protections spéciales en ce qui concerne la répartition des avantages et des charges de la recherche. Les personnes vulnérables devraient être assurées de recevoir leur juste part des avantages et protégées de leur avoir imposé plus que leur juste part du fardeau de la recherche.
Respect des personnes – fondement philosophique
Une base philosophique pour traiter les individus comme des agents autonomes se trouve dans les écrits d’Emmanuel Kant., Kant a soutenu que le respect des personnes est requis en raison de notre dignité inhérente, qui à son tour est due à notre être des créatures rationnelles. Les êtres rationnels ont la capacité d’utiliser la raison pour prendre des décisions et d’agir non seulement conformément à la raison, mais aussi pour des raisons que nous croyons justes (devenant ainsi un agent moral). Selon Kant, c’est la capacité de choisir le bien du mal, et la responsabilité qui découle de la possession d’une telle capacité, qui confère aux personnes le sens kantien de la dignité qui mérite le respect., En tant qu’êtres libres et autonomes, nous devenons responsables de nos actions d’une manière que les créatures non rationnelles ne peuvent pas être.
traiter les personnes avec respect, c’est les traiter comme des êtres qui s’auto-déterminent moralement. Les gens ne doivent jamais être utilisés simplement comme un moyen pour les fins des autres, mais toujours comme des fins en eux-mêmes. Le Respect des personnes, en termes kantiens, implique que ce qui est crucial, c’est qu’une personne soit libre d’agir pour des raisons qu’elle croit justes., Ainsi, l’autorité morale ou l’autonomie d’une personne est violée si ce processus décisionnel est nié ou subverti, même si la personne aurait agi de la même manière si elle avait eu la possibilité de décider. Dans un tel cas, une personne qui se voit refuser la participation décisionnelle se voit ainsi refuser le statut d’agent moral. Et cela, à son tour, nie quelque chose d’essentiel à la dignité morale. Cette base philosophique pour traiter les individus comme des agents autonomes et toujours comme des fins en eux – mêmes est cohérente avec la doctrine judéo-chrétienne, qui affirme que chaque humain a une valeur infinie.,
L’obligation éthique d’un enquêteur de traiter les personnes avec respect se réalise principalement dans le processus de consentement éclairé, dont il est question dans le Module 2. Cependant, les normes éthiques dérivées de ce principe sont discutées dans chacun des modules.